Le Kenya et la Chine pourront-ils briser le plafond de verre ?

Joe Byrnes passe en revue les équipes qui mènent le bal dans la course aux places pour le HSBC SVNS 2025 après la première manche du World Rugby HSBC Sevens Challenger 2024 à Dubaï.

Quelque 24 équipes - 12 équipes masculines et 12 équipes féminines - ont donné le coup d'envoi du World Rugby HSBC Sevens Challenger 2024 à Dubaï avec un seul but ... atteindre l'échelon supérieur du HSBC SVNS 2025.

Trois continents et trois tournois détermineront laquelle des 24 nations présentes aura une chance d'être promue sur le HSBC SVNS, avec l'Uruguay et Cracovie (femmes) ou Munich (hommes) comme champs de bataille à venir, maintenant que le tournoi d'ouverture de Dubaï est terminé et digéré.

Les quatre meilleures équipes à l'issue des trois tournois du Challenger se rendront à la grande finale de Madrid. Elles y disputeront un tournoi indépendant face aux quatre équipes les moins bien classées du HSBC SVNS 2024. Le 2 juin 2024, nous assisterons à une finale sans précédent.

Le rugby a déjà été accusé d'être un club restreint, mais on parle ici du SVNS, le petit frère du rugby qui aime s'amuser et qui a un esprit avant-gardiste - et son format remanié signifie que jamais, au grand jamais, il n'y a eu autant d'enjeux.

Le Kenya a les yeux rivés sur la montée

Nous ne sommes peut-être qu'en janvier et il reste encore deux tournois à disputer, mais la Grande Finale de Madrid se profile déjà pour ceux qui se trouvent dans les profondeurs du classement du tournoi masculin du HSBC SVNS 2024. Des Samoa à l'Espagne, la moitié inférieure du tableau n'est séparée que par six points et tous ceux qui ont regardé le Challenger le week-end dernier l'ont fait avec anxiété.

Les vainqueurs du week-end, le Kenya, et les champions du Challenger 2022, l'Uruguay, qui a remporté la troisième place à Dubaï, sont évidemment à surveiller. Ils représentent des menaces partout et peuvent renverser n'importe quelle équipe dans leur journée, s'ils disposent des 14 minutes nécessaires.

Le Chili, fort de sa médaille d'argent aux Jeux panaméricains et de la bonne humeur que les Condorés ont insufflée à la nation, a semblé s'installer et s'entêter en prenant la deuxième place. L'Allemagne, quatrième, a regardé le SVNS de l'extérieur pendant plusieurs années. Si elle s'est montrée coupable de manque de souplesse tactique par le passé, elle a fait preuve de précision à Dubaï.

Parmi les huit derniers à Dubaï, il y a des équipes dangereuses : les Tonga, champions du Challenger 2023, ont fait trembler quelques équipes bien établies lors du barrage de promotion à Twickenham en mai ; Hongkong China a remporté le Shield du Cathay/HSBC Hongkong Sevens en battant le Canada la saison dernière ; tandis que la Géorgie a un style brut et imprévisible qui pourrait déstabiliser n'importe quelle équipe malchanceuse et sous le poids de la menace de la relégation.

Et puis il y a le Japon, éternel yoyo du SVNS, entraîné par Simon Amor, l'un des grands noms de l'Angleterre et de la Grande-Bretagne. Les Japonais ont été décevants à Dubaï, mais ils disposent d'un staff qui a fait ses preuves sur la plus grande scène du monde.

Chine : c’est entre leurs mains

La Chine a mérité sa victoire dans le tournoi féminin. Elles ont commencé par une défaite contre les Lionnes du Kenya, mais elles se sont reprises à chaque match - marquant 189 points et n'en concédant que 27, se vengeant de ce premier faux-pas par une victoire sur les mêmes adversaires en finale.

Quant aux Lionnes, leur deuxième place a été acclamée par un « Kenya Corner » joyeux et bruyant, comme à l'habitude. Elles ont elles aussi pris leur revanche sur leur défaite en poule en remportant un quart de finale palpitant contre la Tchéquie, mais elles ont gardé le meilleur pour les demi-finales en éliminant l'impressionnante Argentine.

La finale s'est avérée être un match de trop, mais les Lionnes se dirigent vers l'Uruguay en ronronnant, sachant qu'elles ont aussi quelques grandes joueuses encore sous le coude.

Les Argentines de Las Yaguaretés se sont distinguées en décrochant la troisième place. Elles regretteront leur élimination en demi-finale, imprécise et sans relief, mais elles pourront se réjouir d'avoir réalisé des performances mêlant technique, créativité et agressivité. Elles ne se sont même pas qualifiées pour la compétition de 2023, mais peuvent déjà compter sur la Pologne, Hongkong China, le Paraguay, la Thaïlande et l'Ouganda parmi les nations qu'ils ont dominées.

L'Ouganda, quatrième, a créé la surprise. Il s'agit d'une autre équipe qui a éliminé une équipe en quart de finale, la Belgique, qui l'avait battue en phase de poule. Honnêtement, on ne peut pas remettre en question la détermination des Lady Cranes, même si le fait qu'elles n'aient remporté que deux victoires sur six tout au long du week-end n'est pas très reluisant.

La Belgique et la Pologne, vice-championnes lors des deux derniers Challengers, auront l'impression d'avoir plus à offrir dans les mois à venir, tandis que la Thaïlande a fait preuve d'engagement physique, de cohésion et de détermination en phase offensive.

Pour les équipes, chaque point compte, mais pour moi, la seule chose que je compte, c'est le nombre de jours qui nous séparent de Montevideo et du deuxième épisode de cette compétition passionnante.

Par Joe Byrnes